J’ai créé
« La case de santé », (
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thèse 2005) centre de santé situé à Toulouse où j’ai exercé une dizaine d’années. J’ai été maître de stage universitaire et enseignant à la Faculté de Médecine. Malgré mes tentatives de diversifier le métier de médecin généraliste (santé des femmes incluant interruption de grossesse, petite chirurgie, urgences, échographie de première ligne en dirigeant
une thèse sur le sujet, formation des jeunes médecins et des patients sur leur santé, inégalités sociales de santé…), je dois me résoudre au fait que la place laissée au médecin généraliste me semble limitée dans une société qui rend les gens de plus en plus malades et remplace une pratique humaine par des protocoles et des machines pour le plus grand bénéfice des financiers de la santé. Et puis essayer de soigner les autres en ayant soi-même une vie sédentaire, vissée des journées et des années devant un écran à enchainer les consultations ne me semblait pas une bonne piste. Il commençait à être pénible d’être le rouage d’une telle machine. Il me fallait donc chercher encore une autre piste que celle, pourtant extraordinaire, de « La case de santé ».
J’ai alors quitté la vie « hors sol » et rejoint les montagnes cévenoles. Je suis devenu paysan où j’ai appris à cultiver et produire dans plusieurs domaines avant de mettre en place une filière « du grain au pain » : je faisais des pains paysans vendus localement à partir de ma farine moulue dans un vieux moulin à eau à partir de blés de pays. Je découvre ainsi qu’une des filières les plus industrialisées du pays, le pain, peut être reconstruite à échelle locale, humaine. Et je me dis: pourquoi ne pas y arriver dans le domaine de la santé aussi ? Grâce à Anne Claire qui produit des plantes médicinales depuis une vingtaine d’années
, je réalise que l’ extraction artisanale des substances actives des plantes médicinales se révèle au moins aussi efficace que la synthèse de molécules chimiques dans beaucoup de maux du quotidien. Les nombreux savoirs en santé que possédait il y a à peine un siècle la population ont disparu sous le tapis d’une vision de la santé centrée sur l’hôpital, déconnectée du terrain de la santé de premier recours c’est à dire de l’environnement des gens. Je me mets donc à étudier et à me former. Je découvre que les plantes médicinales sont interdites, méprisées et brevetées. Je passe le premier diplôme sur le « Cannabis médical » mis en place en 2021 par les facultés de médecine de Saclay et Montpellier. J’écris un mémoire
« Cannabis CBD: pour une pratique de terroir plutôt que de laboratoire ». Je m’inscris ensuite au Diplôme Universitaire de « Phyto -aromathérapie à l’usage des professionnels de santé » à la faculté de Médecine de Besançon (2024/2025) .
Mon idée est désormais d’imaginer un projet qui réconcilierait science empirique, traditionnelle, et science « hors-sol » , de laboratoire. Dans de nombreux pays, on le définit par «santé intégrative».
Faire la synthèse de ce qui, dans ces deux sciences, a fait la preuve de son efficacité ouvre la voie d’une santé plus sobre, plus efficiente et donc une sécurité sociale beaucoup moins coûteuse et qui serve l’intérêt commun. Ce projet de « la Fermacie », qui pourrait tendre dans les années à venir vers l’idée d’une
« Coopérative de santé » impliquant la population, mène, pour commencer, deux actions :
- INFORMATION/FORMATIONS santé destinées notamment à renforcer les compétences en santé des personnes travaillant au sein d’ équipes pluridisciplinaires de santé (centres et maisons de santé, associations de prévention…) en lien avec les professionnel.le.s de santé
- PRODUCTION le plus localement possible des remèdes utilisant des plantes médicinales dans les domaines où le rapport entre bénéfice et risque est plus favorable que ce que propose la chimie de synthèse avec édition d’une base de données et encadrement de travaux de recherche sur le sujet.
A côté de ce projet de la Fermacie, j ‘ai mis en place les
« Éditions de l’Autochtone »>>> , où j’écris au sujet de cette histoire passionnante d’à peine un siècle de la désappropriation de l’être humain devenu « hors sol » après avoir perdu beaucoup de ses savoirs et pratiques, en santé comme ailleurs, qui le faisaient pourtant progresser depuis des millénaires. Ce travail est un moyen de travailler sur cette réconciliation nécessaire des savoirs et de faire le tri entre des choses oubliées réellement utiles et des choses prétendument modernes qu’il conviendrait d’oublier. Pour cela il faut mobiliser des connaissances rationnelles. Parmi celles ci les plantes sont l’un des moyens menant vers une allopathie devenue raisonnable.
Mais comme je sais bien qu’il vaut mieux montrer deux fois patte blanche quand on a un parcours un peu atypique, voici aussi un CV en bonne et due forme.